Jacques Cartier et l'exploration du fleuve Saint-Laurent by Joffrey Liénart

Auteur:Joffrey Liénart
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: 50Minutes.fr
Publié: 2014-01-15T00:00:00+00:00

AUX ORIGINES DE LA PREMIÈRE COLONIE FRANÇAISE DE 1541-1542

Le troisième et dernier voyage de Jacques Cartier en Amérique du Nord commence le 23 mai 1541. Ses objectifs sont cette fois différents : il lui faudra établir une colonie et exploiter les ressources minéralogiques dont avaient parlé les indigènes cinq ans plus tôt. Pour l’occasion, François Ier accorde le titre de gouverneur et lieutenant général à l’un de ses courtisans, Jean François de la Roque de Roberval (colonisateur français, 1500-1560), qui devient l’autorité supérieure de Jacques Cartier. Mais, réticent à quitter la France, celui-ci ne fera finalement pas partie de l’expédition. Dès lors, le Malouin reçoit l’ordre de partir sur-le-champ et de remplacer le gouverneur jusqu’à sa venue.

À la tête de cinq navires et de 400 marins, Jacques Cartier mène donc les futurs colons parmi lesquels se trouvent hommes et femmes, gentilshommes et roturiers, libres et prisonniers. Les bateaux transportent également des vivres pour deux ans ainsi que des animaux et des semences.

Après trois mois de traversée, le navigateur et ses compatriotes arrivent à Stadaconé où ils sont bien reçus alors qu’aucun des otages ne leur a été rendu. Toutefois, probablement pour marquer une distance entre les indigènes et les Français, le capitaine décide de s’arrêter à l’embouchure de la rivière du Cap-Rouge, à 14 kilomètres en amont du village. L’espace, les friches et les sous-sols prometteurs finissent de convaincre Jacques Cartier d’y implanter la colonie, qui prend le nom de Charlesbourg-Royal, du nom du troisième fils du roi.

Parallèlement aux premiers labourages, deux forts sont construits : l’un à l’extrémité du cap et l’autre en hauteur. Après avoir jeté les bases de son projet urbanistique, Jacques Cartier s’engage à l’intérieur de Saguenay pour découvrir les terres où l’or coulerait à flots. Mais suite au manque de vivres et aux indications peu précises que leur fournit le guide, le corps expéditionnaire est forcé de faire demi-tour. De retour dans la colonie, Cartier constate une dégradation des échanges commerciaux avec Stadaconé suite à un mystérieux incident. Face à la menace amérindienne, au rude hiver canadien qui s’annonce ainsi qu’à l’absence de Roberval et de ses troupes, Cartier et ses hommes quittent Charlesbourg-Royal en juin 1542. La tentative de colonisation française est un échec.

Sur la route du retour, Cartier finit par rencontrer Roberval à Terre-Neuve qui lui donne l’ordre de rebrousser chemin. Mais le Malouin préfère lui désobéir et maintient son cap vers la France. Arrivé à Cap-Rouge un mois après Cartier, le gouverneur Roberval tente d’y reconstruire une nouvelle colonie qu’il nomme France-Roy. Celle-ci est abandonnée dès 1543. Finalement, le bilan de ce dernier voyage est amer : aucune nouvelle route vers l’Asie n’a été découverte, aucune colonie française n’a pu être implantée outre-mer, et il n’y a pas une once d’or dans les malles de Cartier.

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